La société civile et la diaspora africaine, venues de partout dans le monde, se sont réunies à Abuja, au Nigeria, du 30 janvier au 1er février 2023 pour renforcer leurs capacités et leur engagement dans le cadre du processus de migration mondiale. Lors de ces trois jours, les participants, y compris les acteurs africains et internationaux tels que l’Union européenne, la GIZ et l’ECOWAS, ont examiné les étapes et les initiatives prises jusqu’à présent dans le processus du GFMD.
Les représentants de la société civile et de la diaspora africaine ont identifié trois priorités parmi les six programmes du Compact global pour les migrations : le renforcement de l’impact et de l’engagement de la diaspora africaine, le changement climatique et la migration (des travailleurs). Le lancement de ce processus en 2023 prépare le sommet du GFMD, qui aura lieu en France en février 2024 et sera co-présidé par la France et le Sénégal.
Ces réunions ont été renforcées par la présence du représentant du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’étranger, qui a rassuré les participants quant à la co-présidence du sommet en 2024 à Paris.
Le président d’ADEPT, Mr Alexis Neuberg, a souligné l’importance de coordonner et de structurer la société civile africaine et la diaspora africaine pour renforcer leur capacité collective à suivre la déclaration d’Abuja et à influencer son application.
La société civile et la diaspora africaine doivent renforcer leur capacité de communication pour influencer positivement la perception de la migration, qui est un élément clé de l’agenda pour les migrations mondiales (GCM).
Le processus lancé est aussi une forme d’autodétermination pour encourager la société civile et la diaspora africaine à prendre des initiatives pour inciter les décideurs nationaux et internationaux à mettre en œuvre le GCM avec des actions concrètes jusqu’au sommet du GFMD en France en 2024.
Un peu de contexte…
Créé en 2007, le GFMD est un processus dirigé par l’État, informel et non contraignant, qui aide à façonner le débat mondial sur les migrations et le développement. Axé autour de ces deux domaines, le processus GFMD offre une opportunité pour une implication de l’ensemble du gouvernement et de la société, permettant aux gouvernements de travailler avec une grande variété d’acteurs, tels que la société civile, le secteur privé, les jeunes, les migrants et la diaspora, le système des Nations unies, l’université, les municipalités, entre autres. L’objectif principal est d’informer et d’influencer les politiques et les pratiques grâce au dialogue sur des questions sensibles, tout en générant un consensus parmi les acteurs et en cherchant des solutions innovantes ensemble.
Grâce au Mécanisme de la société civile du GFMD, la société civile, y compris et surtout les migrants, contribue à façonner l’agenda et les résultats du GFMD.
Pour la première fois depuis sa création, la co-présidence du GFMD en 2023 est partagée avec l’Afrique subsaharienne. Il s’agit d’une occasion propice pour une participation coordonnée et bien organisée des acteurs non étatiques africains pour apporter les thèmes brûlants et les dynamiques de la migration intra- et interrégionale au discours mondial. Cela présente également une opportunité d’engagement avec les acteurs gouvernementaux à tous les niveaux dans le dialogue national et régional tout au long du processus GFMD.
En conséquence, l’engagement des co-présidents français et sénégalais du GFMD sera vital pour ce forum. Pour la France, cela fournira une opportunité de mieux comprendre comment la société civile, en particulier la société civile et la diaspora africaines, perçoivent et s’engagent activement dans les processus du GFMD et les ambitions des co-présidents. Pour le Sénégal, qui tient également le rôle important de président de l’Union africaine, cela fournira une opportunité d’engagement avec les instruments et les processus africains (en particulier l’Agenda 2063, la stratégie conjointe Afrique-UE, ainsi que les instruments spécifiques de la REC et d’autres mécanismes) ainsi que le processus GFMD.
Cette initiative commune dirigée par la société civile africaine et la diaspora hébergée par le Réseau panafricain en défense des droits des migrants (PANiDMR) a été un élan fort des acteurs non étatiques africains vers le GFMD, a renforcé la capacité du PANiDMR en tant que plateforme pour la société civile africaine à s’engager sur la gouvernance et les politiques de migration mondiales et a augmenté la collaboration entre le PANiDMR et la société civile de la diaspora travaillant sur la gouvernance et les politiques de migration mondiales.