Tout le mois de mars est consacré au travail accompli par les femmes, mais le 8 mars l’est encore plus. Les entreprises, les ONG, les gouvernements et autres organisations mettent tout en œuvre pour publier la meilleure vidéo, déclaration ou campagne ce jour-là. De plus, après cette journée, l’hyper-visibilité disparaît dans un silence écrasant jusqu’au 8 mars de l’année suivante. Et ce, année après année. Aujourd’hui, il est temps de dire « Stop ! » et de reconnaitre et rémunérer à juste titre les femmes africaines pour leur dur labeur révolutionnaire.
D’El Attaouia, au Maroc, jusqu’au Kwazulu-Natal, en Afrique du Sud, les femmes africaines prennent les rênes pour changer la réalité de leurs villages, villes, régions et pays. Elles sont des entrepreneures innovantes, des productrices efficaces et des leaders locales qui améliorent sensiblement le continent. Il n’en demeure pas moins que la reconnaissance, l’inclusion et la rémunération ne font pas partie du vocabulaire des différentes entreprises, ONG et même des gouvernements qui travaillent avec elles. Dans son rapport intitulé Empowering African Women: An Agenda for Action, le Groupe de la Banque africaine de développement écrit que les femmes africaines ont un fort esprit d’entreprise. Cependant, elles sont confrontées à de nombreux obstacles tels que le manque de compétences de base, le manque d’accès aux services financiers et la difficulté de concilier affaires et obligations domestiques. Ce profond clivage entre les sexes tient les femmes africaines à l’écart du marché du travail. Enfin, ces dernières années, les femmes africaines, et notamment de la diaspora, ont décidé d’être plus présentes politiquement afin de faire entendre leur voix. Cependant, il est frappant de constater qu’elles sont encore souvent incluses en tant que quotas de diversité plutôt qu’en tant qu’acteurs sérieux.
Pendant la période la plus intense de la pandémie du COVID-19, les femmes de la diaspora africaine étaient en première ligne. Cependant, dans plusieurs pays europ ens, ces femmes sont descendues dans la rue pour faire entendre leur voix sur l’invisibilit de leur travail et l’in galit croissante. En France, par exemple, les femmes africaines ont t parmi les pr curseuses des gr ves organis es concernant les mauvaises conditions des femmes. Outre le harcèlement racial et sexuel, ces femmes doivent également subir les inconvénients de l’écart de rémunération entre les sexes. À 8 ans de la fin de l’Agenda2030, les m mes d fis identifi s il y a 15 ou 20 ans reviennent sans cesse. Dans les pays africains et europ ens, la non-reconnaissance, la non-inclusion et la non-compensation affectent l’int grit mentale et psychologique des femmes africaines.
En tant que plateforme de la diaspora, ADEPT, est consciente que la violence contre les femmes commence par les empêcher d’exercer leur autonomie. Dans les deux situations décrites ci-dessus, cela commence par le refus de leur octroyer des conditions de travail décentes et reconnues dans lesquelles les femmes africaines peuvent s’épanouir afin de faire progresser leurs communautés. Dans quatre mois, le 31 juillet exactement, aura lieu le 60ème anniversaire de la journée internationale de la femme africaine. C’est pourquoi ADEPT clame haut et fort qu’il faut moins de gestes symboliques et plus de r mun ration gale et justifi e.