Les associations MJVF et MAREF ont répondu à l’appel à projets de MODAL afin de financer une partie de la reconstruction d’une école à Nemataba, dans le sud du Sénégal. Cette initiative tâche d’améliorer l’accès à l’éducation des enfants grâce à la construction et à l’équipement du collège de Medina Dinguiraye.
Rencontre avec Bintou Sidibé, présidente du réseau de femmes MAREF.
L’association Mashaala REWBE FULADU dont le sigle est MAREF, est une organisation qui unit des femmes animées d’un même idéal: la lutte contre la pauvreté et la sensibilisation aux droits des femmes. “En tant qu’association de femmes, nous sommes là pour protéger les filles et lutter contre les violences faites aux femmes. Dans ce sens, nous devons promouvoir l’éducation des filles dans les écoles afin qu’elles n’abandonnent pas et réussissent dans nos localités.” Lors de la mise en œuvre du projet Nemataba, MAREF se chargera de la communication et de la sensibilisation des bénéficiaires. Elle va également assurer le suivi technique et financier. L’association partenaire MJVF pilotera sa mise en place en s’appuyant sur les partenaires locaux. Le Mouvement de la Jeunesse Vélingaroise en France, MJVF, est une organisation qui a pour objectif d’aider au développement socio-éducatif dans le département. Leurs principaux domaines d’activités sont : l’éducation, la formation professionnelle, l’accès à l’eau et à l’énergie.
– Construire des établissements scolaires qui rassurent les parents
La commune de Nemataba, située au sud du Sénégal, ne dispose que de 3 collèges. Medina Dinguiraye est l’un des seuls établissements qui ne possèdent pas de salles construites en dur. Actuellement, les classes utilisées sont des abris provisoires. Cette situation peut devenir potentiellement dangereuse pour les enfants, car l’école est proche d’un axe routier. Le taux de scolarisation chute d’année en année à cause des mauvaises conditions de travail des écoliers. Ce projet a pour objectif d’améliorer l’environnement des élèves et des enseignants. Les travaux de construction porteront sur l’installation de salles de classe, la pose des latrines et de différents points d’eau. Le manque de moyens de l’établissement scolaire n’encourage pas les parents à laisser leurs enfants à l’école. Pour Bintou, la collaboration avec une organisation de la diaspora comme MJVF est une véritable aubaine. “Le partenariat va nous faciliter la tâche pour convaincre les parents de confier leurs enfants à l’école. Un établissement bien construit et bien équipé permettra de générer l’engouement des parents et des élèves, car les écoliers étudient dans de bonnes conditions.”
– Encourager l’égalité des chances à l’école
Dans la région, le taux d’analphabétisme avoisine les 90 % et la scolarisation des enfants est très faible. La situation est encore plus dramatique pour les filles, car elles ont un accès difficile à l’éducation. Comme l’explique Bintou, la zone de Dinguiraye a une particularité. Les petites filles commencent à travailler très jeunes, car beaucoup de parents n’ont pas les moyens d’encadrer leurs enfants et de leur procurer des fournitures scolaires. Beaucoup de jeunes filles abandonnent l’école pour faire du commerce. “Il y a des filles de 8 à 15 ans qui font du petit commerce. Elles vendent du sucre, du lait et des produits qui viennent de la Gambie. Les parents les poussent à s’intéresser à l’argent et pourtant, un avenir bien assuré passe par l’école. En milieu rural, les filles abandonnent aussi très tôt l’école pour aller se marier.”
Le développement des infrastructures va favoriser l’accès à l’école de tous les jeunes, mais surtout des jeunes filles. Pour elles, le manque d’infrastructures sanitaires représente un réel handicap, car elles ne peuvent pas fréquenter l’établissement durant leurs menstruations.
– Travailler dans des conditions décentes
Ce projet s’insère parfaitement dans le Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Équité et de la Transparence de l’Education et de la Formation du gouvernement sénégalais. Le programme vise à permettre à tous les enfants l’accès à l’éducation en s’adaptant à leurs besoins et en leur fournissant les ressources humaines et matérielles adéquates. Les instituteurs travaillent également dans de meilleures dispositions afin de fournir un enseignement de qualité. À ce sujet, Bintou explique que les professeurs sont de véritables parties prenantes dans la mise en œuvre du projet. “Nous avons un comité de gestion qui sera sur place pour que le projet n’échoue pas. Nous impliquerons les enseignants, car leurs conditions de travail sont déterminantes si on souhaite que la formation dispensée soit qualitative.”