Entretien avec Séverine Diallo, Responsable du projet MODAL à l’Action de coopération Sud-Sud sur la migration.
Dans quatre pays africains que sont : le Maroc, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Mali, 22 associations de la diaspora et associations locales se sont regroupées en binôme pour monter 11 projets autour du développement dans des domaines tels que l’entrepreneuriat, la transformation agro-alimentaire, l’éco-tourisme ou encore l’éducation. Entretien avec Séverine Diallo, coordinatrice de l’Action de Coopération Sud-Sud en matière de migration à la GIZ Maroc, qui revient sur les objectifs et les résultats du projet, cofinancé par l’Union européenne et le Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ), ainsi que la collaboration avec l’association ADEPT.
– Qu’est-ce que le projet MODAL et quel est son objectif ?
Le projet MODAL est né de la volonté de poursuivre après une première collaboration entre la GIZ Maroc et ADEPT, à l’occasion du Forum Mondial pour la Migration et le Développement en 2018, avec la volonté de mettre en place une action au profit des quatre pays de l’Action de Coopération Sud-Sud. Le projet MODAL se base sur une approche collaborative qui met en valeur l’apport des associations dans les différents pays. En son cœur, 11 projets de développement dans des domaines aussi importants que l’entrepreneuriat, la transformation agro-alimentaire, l’éco-tourisme, la formation professionnelle ou encore l’éducation, qui sont réalisés conjointement par des associations de la diaspora et des associations locales. Celles-ci bénéficient d’une mise en réseau, d’un renforcement de capacités en gestion et en suivi-évaluation, ainsi que d’une contribution financière.
– Quel est l’intérêt de collaborer avec ADEPT pour un tel projet ?
Les forces d’un partenariat reposent sur les apports respectifs des partenaires. Ce que nous apprécions chez ADEPT, c’est la qualité de son réseau, son ancrage, sa connaissance des partenaires aussi bien institutionnels que régionaux, mais aussi sa connaissance de la société civile des pays où nous intervenons. De notre côté, nous veillons au bon ancrage institutionnel et à la mise à échelle des apprentissages et bonnes pratiques.
– Pourquoi valoriser les contributions des diasporas au développement local ?
Le projet MODAL montre la force de collaborations entre le Nord et le Sud. En même temps, nous nous intéressons aux diasporas qui sont dans d’autres pays africains et qui participent au développement local dans d’autres pays frontaliers. Comme vous le savez certainement, la migration est principalement intra-africaine. Ainsi, nous voulons mettre en valeur la diaspora au sein de ces pays pour co-créer et renforcer les réseaux de contribution au développement Sud-Sud.
– Comment la réplicabilité de certains projets accélère le développement durable ?
Lorsqu’un projet est mis en place et qu’il réussit, il peut être intéressant de le déployer dans d’autres régions voisines comme par exemple dans certains villages au Mali ou Sénégal qui peuvent avoir des besoins similaires. C’est ce que nous essayons de réaliser avec certaines de nos activités pour répondre aux besoins et aux contraintes identiques que les populations rencontrent. L’apprentissage par l’échange d’expérience et par les pairs est fondamental. Ainsi, coopérer dans le Sud-Sud permet d’accélérer les améliorations en matière de santé, d’éducation, de bien-être social, en exploitant les connaissances et en établissant des partenariats cruciaux pour avancer vers les objectifs de développement durable.
– En quoi est-ce important de montre l’apport des diasporas africaines ?
La diaspora est une richesse pour l’Afrique. Un des autres objectifs de ce projet est de montrer cette richesse et son impact sur le développement économique du continent. Il est nécessaire de mieux valoriser les échanges culturels et les apports entre les pays. Montrer les aspects positifs des diasporas et des migrations Sud-Sud à travers la mise en avant de belles histoires de réussite est également essentiel, car pour l’instant, on ne réalise pas assez l’importance de ces diasporas africaines.
– À propos de l’Action de coopération Sud-Sud
L’Action de coopération Sud-Sud en matière de migration est un projet co-financé par l’Union européenne et le Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). Il a pour objectif de renforcer un système de gouvernance et de partage d’expériences entre quatre pays africains dans le domaine migratoire : le Maroc, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Sénégal.